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L’immigration italienne aux États-Unis vue au travers de l’œuvre Le Parrain (Mario PUZO, 1960, et Francis FORD COPPOLA, 1972 & 1974)

2de – HISTOIRE – (2) Une vague migratoire européenne du XIXe siècle.

L’immigration italienne aux États-Unis vue au travers de l’œuvre Le Parrain (Mario PUZO, 1960, et Francis FORD COPPOLA, 1972 & 1974)

            Les Italiens migrent en masse, particulièrement aux États-Unis à la fin du XIXe siècle, avant que la politique des quotas mise en place progressivement n’en restreigne les flux. Ils constituent sur la côte Est et dans la région des Grands Lacs des communautés, dont la plus connue est Little Italy à New York. Mario PUZO dans son roman Le Parrain (1960), et Francis FORD COPPOLA dans deux films (Le Parrain, 1972 et Le Parrain Partie II, 1974) ont raconté la vie de cette communauté immigrée. Ces deux auteurs sont  issus de la communauté italo-américaine, ont grandi à New York, leur témoignage est donc précieux. Les deux scènes d’ouverture permettent de comprendre les motivations, les modalités d’émigration et les conditions d’installation des Italiens à New York. La scène d’ouverture du Parrain Partie II permet de comprendre les causes de cette immigration : la scène présente la vie en Sicile au tout début du XXe siècle. Vito, dont la famille est massacrée par un chef mafieux local, fuit la misère paysanne, la violence et les maladies (Variole). Les conditions de voyage sont sordides, les immigrants entassés sur des navires surchargés. L’arrivée à Ellis Island est brutale : les corps filmés sont décharnés, révélateur des conditions de vie misérables en Sicile. La scène d’ouverture du Parrain montre le face à face tragique entre Don Vito Corleone, devenu un chef de la mafia italienne de New York, et un entrepreneur italo-américain qui lui demande de venger sa fille violentée. La scène oppose deux conceptions de l’immigration : Don Vito Corleone est ironiquement devenu ce pourquoi il avait fui, un padrino opprimant ses coreligionnaires, régnant sur un empire de racket, de jeux clandestins, d’alcool et de prostitution, refusant l‘intégration. Le père démuni explique ses efforts pour s’intégrer et faire de ses enfants de bons Américains. L’immigré qui a refusé l’assimilation et a construit autour de lui une « petite Italie » triomphe. Francis FORD COPPOLA récuse le mythe du Melting Pot, d’une Amérique creuset de la fusion entre migrants, et lui préfère le Salad Bowl, décrivant les États-Unis comme une constellation de communautés gardant leurs traits distinctifs.

© Erwan BERTHO (2017)

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Les migrations italiennes à travers Le Parrain

Articles complémentaires :

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CINÉMATHÈQUE VIRTUELLE – Fiches de visionnage, « Apocalypse Now (1979), de Francis FORD COPPOLA. »

CINÉMATHÈQUE VIRTUELLE – FICHES DE VISIONNAGE

Francis FORD COPPOLA, Apocalypse Now. , États-Unis, 1979, Redux (2001)

« La guerre la plus surréaliste et la plus cauchemardesque. »

FICHE TECHNIQUE

FORD COPPOLA (Francis), Apocalypse Now., États-Unis d’Amérique, 1979, film dramatique américain de 141 minutes dans sa version de montage originale (1979), de 194 minutes dans sa version Apocalypse Now Redux (2001), avec Martin SHEEN, Marlon BRANDO, et Robert DUVALL, Palme d’or du festival International du film de Cannes (1979), produit par la société de production de Francis FORD COPPOLA, Omni ZOETROPE, distribué par United Artists et Buena Vista International, adapté du roman Heart of Darkness de Joseph CONRAD (1899), sélectionné par la National Film Preservation Board pour intégrer le National Film Registry (2000) et être conservé à la Bibliothèque du Congrès des États-Unis d’Amérique.

LE RÉALISATEUR

Quand le tournage du film (1975) commence aux Philippines, Francis FORD COPPOLA est un auteur critique et populaire reconnu : ses deux derniers films, Le Parrain (1972) et Le Parrain Partie II (1974) connaissent un très grand succès et permettent au réalisateur de financer sur ses fonds propres la production du film. Estimé à 17 millions de dollars, le film en coûte près du double. Le tournage est une catastrophe technique (Un cyclone balaye les décors), économique et humaine : Marlon BRANDO, obèse, ne sait pas son texte, Martin SHEEN, héroïnomane, fait une crise cardiaque, et FORD COPPOLA ruiné, amaigri de 40 kilos, doit menacer de se suicider pour conduire ses équipes à finir le tournage. Les conditions apocalyptiques du tournage ont d’ailleurs donné naissance à un documentaire, Hearts of Darkness: A Filmmaker’s Apocalypse (1991) réalisé par Fax BAHR et George HICKENLOOPER, dont le titre joue à la fois sur le titre du film de FORD COPPOLA et sur celui du roman de Joseph CONRAD. Francis FORD COPPOLA le déclarait lui-même au festival de Cannes (1979) en parlant du tournage : « petit à petit nous sommes devenus fous. »

SYNOPSIS

Pendant la guerre du Vietnam (1962-1975), un jeune capitaine des forces spéciales, le capitaine WILLARD (Martin SHEEN), reçoit la mission d’assassiner le colonel KURTZ (Marlon BRANDO), officier en rupture de ban parti mener au Cambodge une guerre personnelle contre les communistes vietnamiens. Ses méthodes de guerre totale contre le Vietminh et le Viêt-Cong lui valent d’être abandonné par ceux qui l’ont envoyé en mission derrière les lignes ennemies, dont le colonel LUCAS (Harrison FORD). WILLARD remonte le Mékong pour atteindre la base de KURTZ et, se faisant, traverse la guerre du Vietnam et toutes ses facettes. La folie domine cet univers où WILLARD croise des personnalités marquantes comme celle de Tyrone « Clean » MILLER (Laurence FISHBURNE) le surfeur facilement séduit par les figures d’autorité, ou le lieutenant-colonel KILGORE (Robert DUVALL) qui fait attaquer un village vietnamien pour pouvoir y faire du surf sur la plage.

ANALYSE

Avant d’être un film sur la guerre du Vietnam, Apocalypse Now est un film sur ce que la guerre du Vietnam a été : et c’est pourquoi Francis FORD COPPOLA en a fait un film sur la folie. Les personnages principaux sont tous habités par la folie, que la guerre l’ait révélé en eux ou qu’elle l’ait secrété. WILLARD l’avoue dès la scène d’ouverture, l’inaction le rend fou, KURTZ est rendu fou aussi bien par la guerre que la trahison hypocrite de ses supérieurs, KILGORE voit sa folie révélée et libérée par ce que la guerre permet. L’accueil critique et public a été exceptionnel : Palme d’or à Cannes (1979), Oscar (1980) du meilleur son et de la meilleure photographie, Robert DUVALL recevant au titre de meilleur second rôle masculin l’American Movie Award (1981) le BAFTA et le Golden Globes (1980) dans sa catégorie, Francis FORD COPPOLA recevant lui le Golden Globes du meilleur réalisateur. Le cinéma américain a rendu nombre d’hommages à ce film épique : Sam MENDES dans Jarhead (2005) filme ses héros marines regardant la scène mythique de l’attaque du village vietnamien par les hélicoptères au son de « La chevauchée des Walkyries », Zack SNYDER revisite cette scène en substituant aux hélicoptères son héros, Mister Manhattan, dans Watchmen (2009), tandis que Gore VERBINSKI dans Rango (2011) transforme les hélicoptères en chauve-souris dans une course poursuite où la chevauchée des Walkyries est jouée au banjo. Wes ANDERSON dans Fantastic mister Fox (2010) préfère une des scènes périphérique de l’attaque du village en réécrivant la scène d’attaque des hélicoptères d’observation contre les convois de munitions vietnamiens.

 © Erwan BERTHO (2017)

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FORD COPPOLA Apocalypse Now (1979)_version_une_page

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