DEVOIRS & CORRECTIONS – Classe de 4e, “Les migrations” (Corrections / Sujet A)

HISTOIRE – GÉOGRAPHIE / Sujet A / Correction

Devoir surveillé

Durée : une (1) heure

Le prêt de matériel entre les candidats est interdit

Toute communication entre les candidats est interdite

Le sujet comporte deux (2) exercices à traiter obligatoirement

Exercice 1. Questions de connaissances. (12 points)

  1. Vrai / Faux : (3 points)

Répondez par Vrai ou Faux. Quand c’est Faux donnez la bonne réponse, quand c’est Vrai justifiez l’affirmation. 

Propositions Vrai / Faux Justifications
 

Les migrants quittent les pays pauvres pour aller dans n’importe quel pays riche

 

 

FAUX

Les migrants ne quittent pas les pays pauvres pour aller dans n’importe quel pays riche : ils vont dans des pays riches qui manquent de main d’œuvre car les migrants ne se dirigent que vers les pays qui peuvent les employer.

 

 

Il y a plus de migrants du travail que de touristes dans le monde

 

 

FAUX

Il y a 1,2 milliards de touristes dans le monde chaque année pour un peu moins de 300 millions de migrants du travail et 60 millions de réfugiés. Il y a donc plus de touristes que de migrants du travail.

 

 

La population pauvre est un frein au développement des métropoles

 

 

FAUX

Même si on peut trouver cynique le fait qu’un volant de population pauvre soit un atout pour le développement d’une métropole, l’existence de classes pauvres et donc de quartiers pauvres est nécessaire au développement des grandes villes. Les populations pauvres exercent des métiers peu qualifiés (Vigiles, personnels de maison, livreurs, agents d’entretien) qui sont mal payés. Ces métiers sont nécessaires au train de vie des classes aisées.
  1. Localisez sur la carte les éléments suivants. (5 points)

Deux métropoles mondiales parmi les plus peuplées de la planète

Deux régions parmi les plus touristiques de la planète.

Deux régions de tensions que les réfugiés fuient.

Deux flux de migration (D’une région de départ à une région de destination)

Deux hot spots de l’Union Européenne (points de passage des migrants entre des régions de départ et d’arrivées)

  1. Donnez les définitions des mots suivants : (2 points)
  • La mondialisation : 

…… La mondialisation est un processus géohistorique d’interconnexion et d’interdépendance des territoires, des économies et des populations qu’ils portent. ……

  • Un touriste international : 

……… Un touriste est un ressortissant d’un pays qui vit moins de deux mois (Ou trois mois selon les législations) dans un pays étranger au sien. ……….

  1. Justifiez une des affirmations suivantes parmi les deux proposées : (2 points)

Les migrants illégaux fuient des pays ou des régions du monde où la crise économique se conjugue avec la crise politique. 

……         Les migrants illégaux fuient des pays ou des régions du monde où la crise économique se conjugue avec la crise politique. Les migrants internationaux du travail qui essayent d’entrer illégalement dans les pays riches en manque de main d’œuvre sont évidemment attirés par la possibilité d’avoir un emploi, même peu qualifié et difficile, mais mieux payé que ce qu’ils pourraient trouver dans leur pays d’origine. D’ailleurs ces pays pauvres leur offrent parfois aucune possibilité d’emploi, les émeutes à Dakar après l’arrestation du leader de l’opposition Ousmane SONKO montrent que les revendications des jeunes manifestations sont avant tout économiques et que ce qu’ils demandent c’est d’abord des emplois. Cependant les foyers d’émigrations dans le monde ne sont pas seulement des régions en crise économique, ce sont aussi des régions en crise politique : en Afrique les pays de l’Afrique centrale (Centrafrique, République Démocratique du Congo), dans la Corne de l’Afrique (Érythrée, Éthiopie, Somalie), correspondent à ce schéma. Les migrants fuient des guerres civiles (Centrafrique, RDC), des dictatures (Érythrée), des guerres interétatiques (Somalie). Ailleurs dans le monde la situation est semblable. On pourrait rajouter qu’une crise économique de longue durée finit par se muer en une crise politique, les deux, ensuite, s’entretenant. ………

Les migrants internationaux du travail ne sont pas uniquement des travailleurs peu qualifiés. 

………      Dans l’imaginaire mondial, un migrant du travail est en situation irrégulière et à la recherche d’un emploi peu qualifié. Si ce stéréotype est souvent fondé, il ne permet de comprendre qu’une partie des phénomènes de la migration internationale du travail. Certaines migrations du travail viennent de pays pauvres mais concernent des travailleurs qualifiés : c’est le cas des migrants marocains (Finances, comptabilité et expertise comptable, assurance et banque), de Tunisie (Commerce international, métiers de la santé) par exemple. Mais c’est aussi le cas des migrations du travail qui viennent de pays en guerre (Syrie) où les réfugiés accueillis dans l’Union Européenne (UE) sont très diplômés (Chirurgie, médecine spécialisée ou générale). C’est le brain drain, le drainage des cerveaux du Sud vers les pays du Nord. Par ailleurs, tous les migrants du travail ne viennent pas des pays du Sud : travailleurs européens du continent vers la Grande-Bretagne, ou vers les États-Unis, comme les boulangers et pâtissiers, très demandés, ou les petites mains de la finance dans les banques américaines installées à Londres. Certains flux vont des pays du Nord vers les pays du Sud : fonctionnaires internationaux et contractuels de l’ONU ou des ONG du Caritative business, enseignants de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger (AEFE), tous sont des migrants qualifiés ou très qualifiés du travail. ………

Exercice 2. Questions d’argumentation. (8 points)

Justifiez, ET nuancez éventuellement, de manière argumentée et illustrée d’exemples précis deux (2) des autre (4) affirmations suivantes. 

  • Les migrants sont un poids pour les pays qui les accueillent.
  • Les conséquences des migrations internationales du travail sont positives.
  • Les États-Unis ont été peuplés au XVIIIe siècle et au XIXe siècle par des colons européens.
  • La pauvreté est la cause des migrations illégales en Afrique.

 

  1. Les migrants sont un poids pour les pays qui les accueillent.…. 

…                            Le discours populiste (Dont celui de Donald TRUMP aux États-Unis contre les immigrés latino-américains ou les « pays de merde comme l’Afrique ») dans les pays de la Triade (Asie de l’Est, Amérique du Nord, Europe de l’Ouest) tendent à faire croire aux opinions publiques que les migrants sont un poids pour les pays qui les accueillent : est-ce vrai ?

La migration est souvent perçue comme une menace par une partie des populations d’accueil. Les immigrés sont associés aux trafics (Armes, drogues, prostitution), à la pression à la baisse des salaires des emplois peu qualifiés (Ils acceptent des salaires moins élevés que les natifs), ils sont de mœurs différentes et ne peuvent pas s’assimiler (Ils prient, mangent, éduquent leurs enfants d’une manière qui n’est pas compatible avec leurs mœurs du pays d’accueil). Ces critiquent sont rarement totalement infondées : les migrants, surtout s’ils sont laissés à eux-mêmes et se regroupent en communautés linguistiques, s’assimilent trop lentement, peu voire pas au pays d’accueil. Le meilleur exemple reste, en France, les Turcs, arrivés dans les années soixante-dix en même temps que les Maliens, et qui sont encore la communauté qui réussit le moins à l’école, se marie le plus avec des conjoints restés au pays, et revendique la non-assimilation et la non-intégration. Quand les standards démographiques des descendants d’immigrés maliens sont conformes à ceux des autres communautés intégrées, les femmes turques sont encore très fécondes. Cette présence étrange et étrangère fait peser sur les dépenses de santé, de logement et de scolarité un poids qui n’existerait pas si les immigrés n’étaient pas là, mais que se passerait-il si justement ces immigrés n’étaient pas là ?

Les immigrés ne viennent pas dans un pays qui n’a pas besoin d’eux. En France, la réponse est claire : les entreprises manqueraient immédiatement de main d’œuvre pour les tâches ingrates, c’est-à-dire urgentes, mal payées et dangereuses ou taboues : couvreurs dans le bâtiment, vigiles dans les grandes surfaces, aides-soignantes dans les hôpitaux et surtout dans les Établissement d’Hébergement pour les Personnes Âgées dépendantes (EHPAD), aides à domicile auprès des personnes âgées, ouvriers, les immigrés occupent les emplois dont les nationaux ne veulent pas. Le fantasme de l’immigré qui vole son travail au natif n’a aucun fondement statistique : c’est un mythe forgé dans les pays riches comme pauvres. Au Niger, la détestation des Togolais, des Béninois, des Ghanéens soi-disant vecteurs d’immoralité (Parce qu’ils ne sont pas musulmans) et de banditisme (Parce qu’ils sont côtiers) rejoint en France le mythe du Malien inassimilable parce que Noir et Musulman. Or, en France, c’est cette main d’œuvre immigrée qui cotise à la sécurité sociale, consomme, travaille, occupe des logements souvent chers et pourtant dégradés. Eux et leurs enfants font rayonner la culture française : Fatou DIOME, Marie N’DIAYE, Leonora MIANO, Véronique TADJO, Alain MABANCKOU en sont, dans le domaine, de la littérature de parfaits exemples.

Les migrants sont un poids pour les pays qui les accueillent au même titre que les nationaux, et au même titre que les nationaux ils sont aussi un vecteur de croissance économique et de rayonnement culturel. Ni plus ni moins, sauf que, s’ils n’étaient pas là, les natifs ne prendraient quand même pas leur place ! ………

  1. Les conséquences des migrations internationales du travail sont positives.…………………………….. 

…                            Les migrants internationaux sont sans doute entre 300 et 400 millions dans le monde (Pour 60 millions de réfugiés, presque la population de la France et 1,2 milliards de touristes !) : ils contribuent à la croissance économique mondiale, aussi bien dans leur pays d’origine que dans leur pays d’accueil : mais les conséquences des migrations internationales du travail ne sont-elles que positives ?

Les conséquences des migrations internationales du travail sont d’abord positives : dans les pays de départ, les migrants internationaux du travail contribuent fortement au développement économique, social et politique. Les « remises » (L’argent qu’ils renvoient au pays) servent à financer le secteur du BTP car cet argent sert d’abord à améliorer les conditions de vie des familles (Bétonnage et mécanisation des puits, construction de maisons en matériaux durs, achats de terrains et lotissement à des fins personnelles) et de la communauté d’origine : les remises financent des projets de micro-entreprises, l’école pour les plus jeunes, l’université pour les plus âgés de la fratrie. C’est un coup de pouce non-négligeable pour le développement économique du pays : les remises constituent entre 10% du Produit Intérieur Brut (PIB) comme au Maroc, plus de 15% (Indonésie) voire près de 20% comme en Tunisie. Les immigrés ramènent aussi de nouvelles modes, de nouvelles manières de penser (Refus de la corruption, militantisme en faveur des droits de l’homme, pour la démocratie) et de nouvelles compétences. Ils favorisent enfin les investissements des entreprises étrangères en assurant le rôle de courroie de transmission entre le Reste Du Monde (RDM) et leur pays d’origine. Dans les pays d’accueil l’immigration vient combler un manque de main d’œuvre souvent dramatique (Dénatalité).

Mais les conséquences des migrations internationales du travail sont aussi négatives pour les pays de départ comme d’arrivée. Le traumatisme causé par les décès très nombreux en mer (Migrations illégales en Méditerranée, en Atlantique Nord) comme en témoigne l’ouvrage de Fatou DIOME, Le Ventre de l’Atlantique, ou dans le désert libyen où des passeurs nigériens vendent les migrants aux esclavagistes du Nord de la Libye, sont des plaies politiques et sociales. Les pays de départ souffrent aussi de cette « fuite des cerveaux » qui voient les meilleurs élèves de Lycée effectuer leur formation universitaire en Europe, les meilleurs des étudiants partir terminer leur formation dans les universités anglo-saxonnes, et nombre de diplômés (Médecins, enseignants, personnels de santé, financiers) aller dans des pays où l’emploi se joue plus sur les compétences professionnelles que sur l’entregent. Dans les pays d’accueil, la montée et la visibilité d’une population étrangère est mal vécue, souvent en période de ralentissement ou de crise économique et les immigrés sont souvent les boucs émissaires de tous les maux du pays : montée des partis xénophobes, voire nazis (IIIe voie en Allemagne), racisme au quotidien, durcissement des contrôles policiers, mise en cause dans les faillites du système éducatif sont les manifestations de cette banalisation du discours xénophobe en Europe.

Les flux migratoires ne sont pas, comme le prétendent les autorités politiques des pays africains, guidés par un « mirage » européen : la télévision, les réseaux sociaux, l’Internet ont diffusé le « vrai » visage de l’Europe depuis longtemps. Les migrants sont des victimes de la mondialisation, pas des idiots : ils savent que leur avenir est quasi nul dans leur pays du fait des blocages et de la corruption qui gangrènent les sociétés traditionnelles.  ………

  1. Les États-Unis ont été peuplés au XVIIIe siècle et au XIXe siècle par des colons européens. …. 

……                         Le monde entier connaît, grâce à Disney, la légende de Pocahontas, reine indienne qui sauva John SMITH d’une mort sacrificielle : les colons anglo-saxons débarquent en effet à partir des XVIe et XVIIe siècles sur la côte atlantique, ce sont les « Pères Pèlerins ». Sont-ils les seuls immigrants à avoir peuplé le territoire des États-Unis ?

Les colons anglo-saxons colonisent la façade atlantique en fuyant l’Europe. Les « Pères Pèlerins » fuient les persécutions religieuses. Fanatiques religieux ils sont chassés d’Angleterre aussi pour leurs convictions démocratiques et fondent en Amérique de petites colonies utopiques mais très dures pour les femmes (Maine, Pennsylvanie, Delaware, Massassuchets…). Plus au Sud, des nobles britanniques fondent des colonies orientées vers le tabac (Virginie, Georgie, Maryland, Caroline). Rapidement des Hollandais, des Allemands, des Danois et des Français fuyant les guerres contre les Protestants s’installent aussi. Les colonies changent souvent de mains : New York s’est d’abord appelée la Nouvelle Angoulême avant de s’appeler la Nouvelle Amsterdam ! Plus au Sud, dans le Golfe du Mexique (Floride) et le long du Pacifique (Californie) des colons espagnols s’installent un peu : le climat tropical ou désertique convient peu aux implantations européennes. Les littoraux deviennent alors des repaires de pirates (Louisiane) et de trappeurs qui font commerce avec les Amérindiens. Au XIXe siècle, la pauvreté chasse de nouveau les Européens vers l’Amérique : la famine en Irlande (Milieu du XIXe siècle), la pauvreté des terres agricoles (Sud de la France tout au long du XIXe siècle), le déclassement social dû à l‘industrialisation (Sud de l’Italie, Sicile à la fin du XIXe siècle) sont des moteurs puissants de l’émigration tout comme les guerres et les régimes politiques injustes.

Mais les colons européens, s’ils ont la part belle dans l’imaginaire, ne sont pas les seuls migrants à peupler le territoire des États-Unis. La déportation des Africains vers l’Amérique et les Caraïbes, qui commence au XVIe siècle et se termine au début du XIXe siècle, entraîne un fort peuplement africain des États-Unis : dans les territoires du Deep South esclavagiste, 50% de la population sont esclavisés. Les esclaves africains participent à la construction des États-Unis : esclaves dans les champs de coton et de tabac, servant dans les milices des colonies pendant la guerre d’indépendance (1776-1782), combattants pendant la Guerre de Sécession (Ils prennent Richmond en 1865), engagés dans les régiments de cavalerie lors des guerres indiennes (Les Buffalo Soldiers que chantait Bob Marley), ils sont de tous les moments forts de l’histoire américaine. La faible natalité des Africains-Américains entraîne leur affaiblissement démographique : ils représentent aujourd’hui moins de 13% de la population mais se sont implantés dans les secteurs des médias, du sport et de la politique (Martin Luther KING, Malcolm X, Barak OBAMA, Kamala HARRIS…). Venus d’Asie, les fameux coolies chinois s’installent sur la côte Ouest des États-Unis en diasporas cohérentes organisées par des trafiquants de migrants et des sectes criminelles chinoises comme les Triades. Vendus comme esclaves sur les chantiers des mines d’or puis du chemin de fer transcontinental, ils sont les héros oubliés de la construction du territoire américain en permettant le trajet direct en train entre New York et San Francisco. Victimes de racisme, comme leurs voisins japonais, ils forment dans les villes des Chinatowns qui subsistent encore, même s’ils forment la communauté la plus dynamique sur le plan financier et universitaire.

On oublie facilement qu’il y a 100 ans les migrants qui fuyaient la guerre et la misère sur des bateaux décatis étaient des … Européens qui eurent la chance de trouver un havre de paix et de prospérité et qui un pays qui su faire d’eux des éléments de croissance. On oublie hélas, aussi, trop souvent, que les colons européens furent loin d’être les seuls à peupler le territoire des États-Unis et à en assurer la prospérité ; Africains, Chinois, Japonais furent de la partie et souvent victimes d’un racisme tenace, cruel et généralisé. ……

  1. La pauvreté est la cause des migrations illégales en Afrique. .…………………………….. 

……                         L’Afrique est un des théâtres majeurs des migrations internationales, et, à ce titre, est aussi un des théâtres des migrations illégales. Continent parmi les plus pauvres (La moitié des Pays les Moins Avancés, PMA, de l’ONU est africaine), et continent des migrations, il est tentant de faire de l’Afrique un continent de migrants fuyant la pauvreté, et donc de faire de la lutte contre la pauvreté l’alpha et l’oméga de la lutte contre les migrations. Mais ces préoccupations humanitaires et sécuritaires reposent-elles sur une base solide ? La pauvreté est-elle vraiment la cause des migrations illégales en Afrique ?

À première vue, le fait est entendu : les migrations illégales africaines vers l’Europe par exemple mais aussi aux échelles régionales africaines sont des migrations du travail. Les Nigérians en Angola et en Afrique du Sud sont attirés par des opportunités d’emplois et de commerces qui n’existent pas dans leur pays, alors même que le Nigeria est un des géants économiques d’Afrique (mais l’Afrique du Sud est considérablement plus riche). Les Sénégalais qui fuient vers les Canaries espagnoles, les Mauritaniens qui franchissent la Méditerranée sur des pateras cherchent en Europe un travail bien payé. De même, de nombreuses migrations illégales du travail sont traditionnelles : les touaregs du Niger qui partent dans les oasis et les mines du Sud de l’Algérie, les Nigériens qui sont engagés dans les emplois de service en Libye, les agriculteurs nigériens qui partent saisonnièrement dans les pays côtiers (Bénin, Togo, Ghana, Côte d’Ivoire) le font pour chercher un travail, même si, une fois la saison des travaux agricoles revenue, ils reviendront eux aussi dans leur pays.

Pour autant, la pauvreté est rarement un motif isolé de migrations, surtout de migration internationale illégale. Les populations les plus pauvres sont d’ailleurs celles qui migrent le moins : régions, pays, populations, la migration internationale illégale est toujours le fait de la classe moyenne locale. La corruption du marché de l’emploi, le népotisme, le clientélisme, la prévarication, la répression politique, le détournement de l’aide humanitaire internationale, les emplois fictifs confiés à des parents de personnalités influentes avec la complicité des bailleurs de fonds internationaux, la dictature, sont des motivations décisives car elles témoignent de l’impossibilité d’avoir un avenir décent dans les pays frappés par ses maux. Les guerres civiles, les guerres interétatiques, la violence politique qui cible certaines populations sont encore aujourd’hui, et notamment dans les pays très pauvres, les raisons premières qui poussent aux migrations internationales.

La pauvreté des pays, des communautés ou des individus – outre que ce concept de pauvreté est parfois éminemment culturel – n’est jamais une raison première ou suffisante pour expliquer les migrations : la violence physique, spirituelle ou symbolique exercée par les élites contre le reste de la population reste le facteur explicatif premier des migrations. ………

© Souleymane ALI YÉRO, Erwan BERTHO & Ronan KOSSOU (2021)

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4.7.1.1._DEVOIRS_2020-2021_4e_DS_7_Geographie_migrations_feuille-sujet_Sujet-A_Correction

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