DOCUMENTS D’HISTOIRE – CIVIL WAR, Naissance d’une puissance industrielle, « Prologue: la naissance d’une puissance. »

CIVIL WAR
1861-1865 LA « GUERRE DE SÉCESSION » AUX ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE ET LA NAISSANCE D’UNE PUISSANCE INDUSTRIELLE

Prologue.
NAISSANCE D’UNE PUISSANCE

Les États-Unis d’Amérique dominent l’histoire du XXe siècle. Dans tous les domaines ils ont exercé une hégémonie incontestable. Admirés, détestés, critiqués, moqués, ils suscitent passions et interrogations mais nul ne contestera que le XXe siècle fut celui de la Pax Americana.
La puissance exercée sur le monde en partenariat forcé avec l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) pendant la « Guerre froide » (1947-1991), avait été appelée « Superpuissance », tant la puissance exercée semblait inouïe. Il fallu bien se rendre à l’évidence ensuite (1991-2008) que les États-Unis étaient aussi capables de dominer le monde sans partage.
HUBERT VÉDRINE, Ministre français des Affaires Étrangères, proposa ironiquement d’appeler cet imperium « Hyper puissance ». Le terme a été repris sans distanciation. La puissance exercée aujourd’hui (Et depuis 2008) en troïka avec la Russie renaissante et la République Populaire de Chine (RPC) ne nuance que faiblement l’idée que les États-Unis participent de manière déterminante à l’organisation du monde.
Pourtant les origines de cette puissance peuvent sembler floues. Les États-Unis apparaissent sporadiquement dans l’histoire du monde à l’époque moderne : guerre d’indépendance (1776-1782), guerres indiennes dans le grand Ouest (1848-1890), une participation (1917-1918) présentée souvent comme folklorique (« La Fayette nous voilà ! ») à la Première Guerre mondiale (1914-1919). Et puis la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) semble assumer le rôle de creuset de cette formidable puissance omnipotente que furent les États-Unis au XXe siècle.
C’est que tout au long du XIXe siècle la puissance américaine s’est forgée dans le relatif isolement du continent américain lui-même. La doctrine du président Monroe (1824) semble arrogante aujourd’hui mais elle fit figure de véritable maxime de politique intérieure et extérieure pendant près d’un siècle et avait pris valeur de slogan de libration continentale.
Pourtant, fait troublant, les États-Unis ne sont pas restés inertes devant la marche du monde. Le Commodore Perry ouvre le Japon (1853-1854), les États-Unis s’emparent de la moitié du territoire mexicain (1847-1848), envoient des observateurs militaires en Crimée (1853-1856), défont la France au Mexique (1865-1867). Tout au long du XIXe siècle les États-Unis auscultent et participent à la vie d’un monde dont les grandes puissances les ignorent superbement.
C’est la « Guerre de Sécession » (1861-1865) qui manifeste le décollage économique des États-Unis. Cette guerre industrielle a décidément orienté les États-Unis sur la voie de l’industrialisation, du commerce capitaliste et de cet apparent paradoxe qui reste encore un trait dominant de l’économie américaine : ultralibéralisme à l’intérieur des frontières mais protectionnisme efficace avec l’extérieur.
À bien des égards, le XXe siècle qui commence en Europe en 1914 commence peut-être aux États-Unis avec la reddition des armées confédérées à Appomattox Court House en 1865, soit près d’un demi-siècle auparavant…

© Erwan BERTHO (2013, 2014, révision 2019)

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