COURS À DISTANCE – Classe de 1ière, « Les sociétés en guerre : civils acteurs et victimes de la guerre. » Questions sur manuel, correction.

COURS À DISTANCE

Thème IV – « La Première Guerre mondiale : le « suicide de l’Europe » et la fin des empires européens. »

Chapitre 10 « Les sociétés en guerre : des civils acteurs et victimes de la guerre. »

(22) La mobilisation des sociétés civiles vers l’effort de guerre, (23) Les civils, victimes de guerre.

Rédigez deux paragraphes montrant comment les grèves de 1917 illustrent que les civils sont à la fois acteurs et victimes de la guerre. 

                               Les civils sont, pendant la Première Guerre mondiale (1914-1919), à la fois des acteurs et des victimes de la guerre : acteurs par leur mobilisation dans l’effort de guerre mais aussi par le rôle qu’ils jouent dans les transformations politiques entraînées par la guerre. Victimes par les sacrifices consentis à la victoire militaire ou simplement à la poursuite de l’effort de guerre, victimes aussi des répressions et des exactions des forces armées.

                Les grèves qui éclatent massivement lors de l’année 1917 témoignent de l’effort consenti par les civils dans l’effort de guerre. Les femmes en particulier entrent dans le monde de l’usine, et notamment dans les usines d’armement. En France ce sont les « munitionnettes » : « […] une centaine de femmes employées à la poudrerie […] » (Rapport de police sur une grève des ouvrières de la poudrerie de Bergerac en juin 1917, cité dans Cahiers du mouvement ouvrier, CERMTRI, 2015). Le monde ouvrier est évidemment sollicité dans une guerre industrielle où la capacité à produire en masse devient un atout stratégique. Cet effort de guerre est en partie consenti par une classe ouvrière un temps convertie au patriotisme volontiers xénophobe de la « Belle Époque » (1896-1914). Mais la décapitation du syndicalisme ouvrier dès 1914 explique aussi cette mobilisation des ouvriers dans l’effort de guerre : le préfet de police de Berlin, Heinrich von OPPEN, le reconnaît de manière assez crue (« […] Compte tenu des bons résultats obtenus par l’appel sous les drapeaux des ouvriers fauteurs de troubles […] », Rapport du préfet de police de Berlin au ministère de la Guerre allemand, 19 février 1917, cité dans Cahiers du mouvement ouvrier, CERMTRI, 2015). Mais la conscience politique du monde ouvrier se ranime dès 1916-1917 : en Russie, les ouvrières et femmes de soldats de Petrograd, alors capitale des Tsars ROMANOV, entrent en grève. Les motivations sont économiques et humanitaires : « Nourrissez les enfants des défenseurs de la patrie », « Augmentez les rations des familles de soldats, des défenseurs de la liberté et de paix des peuples. ». C’est la répression militaire qui radicalise les revendications et aboutit à la révolution populaire de 1917, qui marque la chute du régime tsariste, puis le coup d’État bolchévik d’octobre 1917.

                Les civils sont aussi des victimes de la guerre. La pratique de la politique des otages, les fusillades contre les civils, les déportations, les bombardements de villes industrielles et des capitales, la « guerre sous-marine à outrance » pratiquée par le IIe Reich, qui entraine des naufrages de navires civils, sont les principales manifestations de la mortalité des civils du fait de la guerre. Les civils sont aussi victimes des premières manifestations européennes de la violence de masse. Réservée auparavant aux colonies, la violence de masse contre les civils se généralise pendant la Première Guerre mondiale (1914-1919). Les pogroms en Russie contre les Juifs qui entraînent le déplacement de 500 000 juifs ukrainiens, anticipent les pogroms systématiques de la Guerre civile (1917-1922), « l’antichambre de la Shoah ». Les Arméniens sont victimes d’un génocide qui cause la disparition de près de 75% de la population arménienne de l’Empire ottoman (1915-1916). Pourtant, les civils sont aussi victimes d’une violence physique et psychologique latente et tout autant destructrice : l’inflation fait augmenter de manière démesurée le prix des denrées de première nécessité, les conditions de travail se dégradent (« […] Le patronat […] encouragé par les gouvernants […] exploite durement les enfants et les femmes […] », Extrait du manifeste du syndicat de l’Union des métaux à l’occasion du 1er mai 1917, cité dans Cahiers du mouvement ouvrier, CERMTRI, 2015). Les privations alimentaires sont dures : à Turin, en Italie, au mois d’août, 3 281 tonnes de farine ont été distribuées à la population, contre les 3 875 tonnes qui étaient nécessaires pour couvrir les besoins de la population. Sur 31 jours, seuls 7 ont vu la distribution couvrir les besoins journaliers (125 tonnes). Les émeutes éclatent dans la dernière semaine, après 20 jours en dessous de la couverture des besoins journaliers : l’émeute dégénère en prise d’arme, la répression fait 50 morts mais ensuite, dès le 27 août, les besoins en céréales sont couverts. Le gouvernement a compris l’alerte. D’autant plus qu’à l’été 1917 les mutineries sur le front se multiplient…

                Les civils ont été des acteurs et des victimes de la guerre. La capacité des démocraties à concilier négociations syndicales et impératifs de guerre leur permettent de maintenir les civils mobilisés. Dans les régimes autocratiques, la répression transforme les manifestations économiques et humanitaires en révolutions politiques.

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