ANTHOLOGIE – 1961, Cheikh Hamidou KANE, L’aventure ambigüe. « Plus qu’une simple sédition de mon corps. »

« Plus qu’une simple sédition de mon corps. »

 « […] Il parlait peu, et cela, depuis qu’on avait commencé à le surnommer « le fou ».

Cet homme, qui était un fils authentique du pays, en était parti jadis, sans même que sa famille sût où il allait. Il était resté absent de longues années durant, puis un matin, il était revenu, sanglé dans sa redingote. Au moment de ce retour, une grande volubilité l’habitait. Il prétendait qu’il revenait du pays des Blancs Continuer la lecture de ANTHOLOGIE – 1961, Cheikh Hamidou KANE, L’aventure ambigüe. « Plus qu’une simple sédition de mon corps. »

1964, Aimé CESAIRE, La Tragédie du Roi Christophe.

« Je demande trop aux hommes ! »

 CHRISTOPHE

 « […] Je demande trop aux hommes ! Mais pas assez aux nègres, Madame ! S’il y a une chose qui, autant que les propos des esclavagistes, m’irrite, c’est d’entendre nos philanthropes clamer, dans le meilleur esprit sans doute, que tous les hommes sont des hommes et qu’il n’y a ni Blancs ni Noirs. C’est penser à son aise, et hors du monde, Continuer la lecture de 1964, Aimé CESAIRE, La Tragédie du Roi Christophe.

ANTHOLOGIE – 1966, Ousmane SEMBENE, Le mandat. « Un mandat de combien? »

« Un mandat de combien ? »

 LE MANDAT

 La sueur collait sa chemise à la peau ; avec peine le facteur poussait son solex dans le sable ; il transpirait, sa figure brillait, le buste en avant, les mains solidement posées sur le guidon, ahanant légèrement la bouche ouverte, il gravissait le mamelon de sable tout en maudissant les habitants et les autorités : « Qu’est-ce qu’on attend pour asphalter cette rue ? » pensait-il. Continuer la lecture de ANTHOLOGIE – 1966, Ousmane SEMBENE, Le mandat. « Un mandat de combien? »

ANTHOLOGIE – 1966, Aimé CESAIRE, Une saison au Congo. « Tout ce qui est courbé sera redressé. »

« Tout ce qui est courbé sera redressé. »

 « […] LUMUMBA :

Moi, sire, je pense aux oubliés.

Nous sommes ceux que l’on déposséda, que l’on frappa, que l’on mutila ; ceux que l’on tutoyait, ceux à qui l’on crachait au visage. Boys-cuisine, boys-chambre, boys comme vous dites, lavadères, nous fûmes un peuple de boys, un peuple de oui-bwana et, qui doutait que l’homme pût ne pas être l’homme, n’avait qu’à nous regarder. Continuer la lecture de ANTHOLOGIE – 1966, Aimé CESAIRE, Une saison au Congo. « Tout ce qui est courbé sera redressé. »