Archives par mot-clé : roman

ANTHOLOGIE – 2001, Fatou DIOME, La préférence nationale. « Capter l’odeur française. »

« Capter l’odeur française. »

 « […] Monsieur Passe-Toi a fixé la règle sans avoir l’air d’y toucher : si vous êtes marié à un ou à une Française, nous dit-il, il vous faudra deux années de baise pour capter l’odeur française, la nationalité. Pour les femmes africaines mariées à des Français, les chances de naturalisation augmentent proportionnellement à l’élasticité de leur utérus, où poussent des fœtus français qui ignorent la préférence nationale. Mais monsieur Passe-Toi n’est pas aussi bête qu’on pourrait le croire. En repoussant la date d’acquisition de la nationalité à deux après le mariage, il compte sur le caractère volage de ses compatriotes et le racisme de la belle-famille pour briser les couples mixtes avant la date fatidique. L’étrangère, ex-épouse d’un Français devient juste un ex-objet exotique. Et comme tout objet, elle n’a aucun droit, même pas celui de gagner correctement sa vie. Alors, seule, elle essaie de survivre. […] »

 DIOME (Fatou), La Préférence nationale. , 2001, Paris, aux éditions Présence Africaine, recueil de nouvelles, Incipit de la nouvelle « La Préférence nationale. ».

ISBN 978-2-7087-0722-1

ANTHOLOGIE – 1985, Sony LABOU TANSI, Les sept solitudes de Lorsa Lopez., « La septième décapitalisation. »

« La septième décapitalisation. »

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Estina Benta

Le veille du jeudi de malheur où nous saurions que Lorsa Lopez allait tuer sa femme, la veille aussi du jour maudit où Valancia devait fêter son deuxième faux centenaire, à cinq heure du matin, juste au moment où à la mosquée de Baltayonsa le muezzin Armano Yozua venait de crier l’appel à la prière, où le père Bona de la Sacristie avait passé le bayou pour la boucherie d’Elmano Zola, nous entendîmes la terre crier du côté du lac Continuer la lecture de ANTHOLOGIE – 1985, Sony LABOU TANSI, Les sept solitudes de Lorsa Lopez., « La septième décapitalisation. »

ANTHOLOGIE – 2008 – In Koli Jean BOFANE, Mathématiques congolaises, « Se méfiant l’un de l’autre sans aucune raison tangible. »

« Se méfiant l’un de l’autre sans aucune raison tangible. »

 « […] Tshilombo savourait la musique en sirotant sa bière, installé dans le canapé. Il se retourna. Un nuage de parfum de prix précéda l’entrée de Mme Odia Tshilombo qui venait d’arriver, suivie de Kapinga, sa jeune cousine.  Continuer la lecture de ANTHOLOGIE – 2008 – In Koli Jean BOFANE, Mathématiques congolaises, « Se méfiant l’un de l’autre sans aucune raison tangible. »

ANTHOLOGIE – 1979 – Tierno MONÉNEMBO, « Les crapauds-brousse », « Le fou »

« Le fou. »

 « […] Il y a le fou, épave humaine que la tempête de la vie avait fait un beau jour échouer dans le quartier, presque devant la porte de Diouldé. Personne n’était capable de dire quand et comment cet homme était venu.  Continuer la lecture de ANTHOLOGIE – 1979 – Tierno MONÉNEMBO, « Les crapauds-brousse », « Le fou »

ANTHOLOGIE – 2008, Leonora MIANO Tels des astres éteints « La mort parmi les vivants. »

« La mort parmi les vivants. »

« […] L’escalier roulant était encore en panne. L’écriteau le disait en cours de maintenance. Des sans-abris étaient étendus sous des couvertures crasseuses. Un rat filait vers son trou. Une odeur de pourriture imprégnait l’atmosphère. Plus personne ne faisait attention à tout cela. La mort déambulait depuis longtemps parmi les vivants. Continuer la lecture de ANTHOLOGIE – 2008, Leonora MIANO Tels des astres éteints « La mort parmi les vivants. »