DEVOIRS & CORRECTIONS – Histoire – Étude critique de deux documents d’Histoire, « Les économies-monde successives: l’Asie dans la mondialisation. » par Divine SALLAH

Correction élève

Exercice – Étude critique de deux documents d’Histoire. 

Les économies-monde successives (britannique, américaine, multipolaire)

Après avoir brièvement présenté les documents, vous montrerez dans quelles mesures ces documents nous présentent la nouvelle organisation économique mondiale, caractérisée dit-on par « une économie – monde multipolaire ». Vous montrerez également quelles peuvent être les limites de la mondialisation des économies. 

Nommé « Le miracle économique japonais » ou encore « Le boom Izanagi » à cause d’un dieu shintoïste, la croissance économique japonaise est très forte dans les années soixante, c’est ce dont rend compte le document 1, un article de l’encyclopédie collaborative sur Internet Wikipedia.org, une source peu fiable vu qu’une encyclopédie collaborative peut être rédigée par n’importe qui. Le second document est une source sûre : édité chez Fayard, rédigée par l’une des personnalités les plus influentes dans le monde pour ce qui concerne les questions économiques, Joseph STIGLITZ, dans son ouvrage La grande désillusion, parue en 2002.

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On parle d’une « économie-monde multipolaire » depuis les chocs pétroliers (1973-1974 et 1979) qui mettent fin aux « Trente Glorieuses » (FOURASTIÉ, 1979) et à l’économie-monde américaine. Le fordisme (Travail à la chaîne standardisé) et le taylorisme (Travail scientifiquement organisé) ne sont pus suffisant pour assurer la consommation de masse et les fortes croissances annuelles (5% de croissance du Produit Intérieur Brut, PIB) de la période 1945-1975.  Le chômage, qui était au plus bas alors, remonte. Le système keynésien est progressivement abandonné pour un libéralisme adopté presque partout dans le monde. Mais grâce aux capitaux versés dans les pays à littoraux importants (Chine, Inde et les « pays émergents ») via les délocalisations des entreprises du Nord qui veulent être plus proches des pays à coûts de production faibles émergent de nouveaux pôles de richesses (BRIICS, Brésil, Russie, Inde, Indonésie, Chine et Afrique du Sud) et de nouveaux pôles de puissance.

Cependant, les puissances occidentales restent de la partie, et constituent avec les BRIICS la Triade, les trois pôles de puissance qui organisent l’économie mondiale (Europe de l’Ouest, Amérique du Nord et Asie orientale) et une économie-monde multipolaire. Au Japon, la diffusion de puissance s’est traduite par des taux de croissance spectaculaires (11,5% de croissance annuelle entre 1965 et 1970). Ce qui place le Japon au deuxième rang économique mondial depuis 1968. Il constitue la première génération de puissance émergente. Et les pays comme la Chine en constituent la deuxième. Se plaçant au deuxième rang économique mondial à partir de 2010. Ce boom économique est aussi du à l’apparition au Japon de la consommation de masse, symbolisée au Japon après les Jeux Olympiques (1964) par l’achat de climatiseurs, de voitures et de télévision couleur. Le PIB du Japon passe de 3% du PIB mondial à 7% entre 1950 et 1973.

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Cependant, la transition entre une économie dirigée et l’économie libérale a été souvent mal gérée. Cette transition créée des inégalités, l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque mondiale orchestrant un système économique favorable aux pays riches et défavorable aux pays pauvres. L’Asie orientale semble en être épargnée.

Selon l’économiste Joseph STIGLITZ, la mondialisation a causé l’effondrement des revenus dans nombre de pays et la hausse de la pauvreté. Le miracle économique japonais s’est fait au détriment de pays moins développés dont l’Afrique qui voit toujours ses matières premières pillées sans que cela ne génère d’industrialisation. Les institutions de Brettons Wood (1944) consacrent un libéralisme qui donne une prime aux pays en voie d’industrialisation ou déjà industrialisés au détriment des pays en développement. Seuls les pays qui ont pu fermer leurs frontières (Japon, Chine…) ont pu développer leur industrie à l’abri des industries des pays occidentaux. La « Guerre froide » (1947-1991) a permis aux alliés des uns et des autres (Le Japon allié des États-Unis et la Chine de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, URSS) de profiter de règles plus souples que les pays africains aujourd’hui. L’économie monde multipolaire caractérisée par plusieurs centres (Comme la Chine) défavorise les pays en développement qui n’ont pas eu le temps de s’industrialiser. Les deux documents se contredisent donc : l’un prônant la mondialisation, l’autre en pointant les limites et semblant plus nuancé (Document 2).

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                C’est grâce au keynésianisme que les centres actuels de l’économie-monde multipolaire sont devenus des puissances. On peut se demander pourquoi ne pas revenir à cette politique pour aider les pays en développement à s’industrialiser ?

© SALLAH Divine (octobre 2015)

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2.2 DEVOIR N°1 HISTOIRE Mondialisation Stiglitz & le bomm Izanagi – Correction SALLAH

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