DÉFINITIONS – Géographie – « Géographie. »

Les définitions

Géographie

LÉVY (Jacques) et LUSSAULT (Michel), sous la direction de, Dictionnaire de la Géographie et de l’espace des sociétés. , 2003, Paris, aux éditions belin, 1034 pages, résumé des articles « Épistémologie de la Géographie », pages 323 à 325, « Géogramme », pages 397 à 398 et « Géographie », pages 399 à 401. Disponible au CDI.

Du Grec (la Terre) et graphein (Graver). Science qui a pour objet l’espace et donc la dimension spatiale des sociétés.

Dans un premier moment la Géographie cherche à repérer, identifier et expliciter les lieux et les localités. Elle devient progressivement une ethnographie qui cherche à comprendre comment les sociétés, appréhendées selon les « genres de vie », se sont adaptées à un milieu. La Géographie est alors l’étude des modalités d’adaptation aux milieux.

Cette manière d’appréhender la Géographie comme science qui étudie les rapports entre les hommes et la nature, ce qu’on nomme aujourd’hui « l’approche écologique », n’est plus la seule dimension de la Géographie. Les différences de paysages ou d’activités ne sont pas le simple résultat d’une adaptation des hommes à des contraintes ou des opportunités naturelles. En effet devant des conditions naturelles identiques, des sociétés humaines différentes produiront des paysages différents.

Ainsi dans un même ensemble tropical, des sociétés vont produire des paysages différents, manifestations de choix sociétaux différents. Les sociétés en Afrique mettent en valeur les buttes et les plateaux, privilégiant l’élevage au détriment de la culture irriguée. Les sociétés asiatiques, elles, ont sacrifié le bétail et se sont installées dans les fonds des vallées fluviales pour pratiquer la culture irriguée intensive.

À partir des années 1930’ et 1940’ la Géographie ne cherche plus seulement la raison des paysages dans les données de la nature mais dans les distances entre les lieux. La Géographie devient la science de la distance et donc de l’espace. Ainsi Walter CHRISTALLER (Les lieux centraux en Allemagne du Sud, 1933) explique les différences de taille des villes par leur distance moyenne avec les autres villes.

Depuis les années 1960’ la Géographie s’est transformée. Les milieux ne sont plus considérés comme des données de la nature mais comme des constructions historiques et en constantes redéfinitions des sociétés. Les sociétés ne s’adaptent pas seulement à leur milieu, elles le produisent. L’espace, les territoires, et ce à toutes les échelles, sont des constructions sociales.

La Géographie s’intéresse donc aussi à la question des représentations que les sociétés se font d’un milieu et des territoires.

Un paysage est donc la production simultanée de la nature, de l’adaptation des sociétés à la nature, des distances qui déterminent lieux et tailles, et du sens que les sociétés donnent aux lieux, aux territoires et aux espaces habités. La Géographie devient la science qui étudie les manières avec lesquelles les hommes habitent la Terre.

C’est parce que les lieux ont un sens pour les sociétés que les localisations, les distances, les différenciations spatiales dans leur ensemble (y compris les usages différents d’un même territoire) sont aussi des constructions idéologiques.

Comme toutes les sciences sociales, la Géographie est en constante redéfinition scientifique (donc méthodologique) et épistémologique.

Synthèse et rédaction © Erwan BERTHO (2014, révision février 2017)

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