2de – GÉOGRAPHIE – (5) Gérer l’eau, une ressource convoitée et parfois menacée.

2de – GÉOGRAPHIE – (5)  Gérer l’eau, une ressource convoitée et parfois menacée.

Abondante en théorie mais fragile et d’un accès difficile et précaire pour les pauvres, l’eau douce est devenue un enjeu de pouvoir : comment gérer durablement l’eau douce, une ressource vitale pour l’humanité ? 

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                L’eau est une ressource menacée et convoitée. L’eau douce est une ressource menacée : les techniques de maîtrise de l’eau peuvent altérer la qualité de l’eau. Le pompage des nappes aquifères (Fossiles donc où l’eau douce n’est pas renouvelables) et des nappes phréatiques peut entraîner des remontées de sels, rendant la nappe d’eau saumâtre et donc impropre à la consommation, puis à l’irrigation. Les pollutions agricoles (Nitrates) et industrielles (Injections de produits nocifs lors de la fracturation hydraulique pour l’extraction des Terres-rares, de l’huile de schiste et de l‘uranium) sont encore fréquentes. L’extraction de l’or en Afrique sub-saharienne et en Amazonie (y compris la Guyane française) qui nécessite l’utilisation du mercure rejeté dans les cours d’eau est une autre source de pollution grave de l’eau douce. La pollution urbaine liée aux rejets domestiques (Médicaments, produits ménagers) est de plus en plus inquiétante : l’eau douce potable en France est de plus en plus polluée par les antibiotiques, dans les pays pauvres les eaux douces sont polluées par les déjections animales et humaines, dans les deux cas les usines de retraitement peinent à rejeter une eau potable. 2,5 milliards de personnes n’ont pas accès à des toilettes ou des systèmes satisfaisants d’assainissement des eaux usées : c’est le cas de 700 000 personnes en Afrique sub-saharienne (30% des personnes privées de toilettes) et de 1 milliards de personnes en Asie du Sud (40% du total). Les eaux usées collectées ou non sont en large partie déversées dans la nappe phréatique ou les rivières et vont polluer une eau qui sert aux riverains à abreuver le bétail et à la consommation domestique. L’eau douce devient source de tension : entre les États pour les fleuves interétatiques : la Turquie retient l’eau du Tigre et de l’Euphrate, les États-Unis retiennent 90% du débit du fleuve Colorado avant qu’il n’atteigne le Mexique, Israël détourne les eaux du Jourdain au détriment de la Palestine et de la Jordanie. À l’échelle locale les conflits entre agriculteurs et pasteurs sont fréquents au Sahel. Mais ils agitent aussi les pays du Nord : la Catalogne sécessionniste oublie qu’elle doit son eau douce à l’Èbre qui prend sa source en Aragon…

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                De nouveaux modes durables de gestion de l’eau sont possibles. Il est urgent dans les pays tropicaux d’assainir les eaux usées : 80% des infections mortelles sont dues aux eaux contaminées. Au Niger, en Angola, en inde, plus de 15% des décès d’enfants de moins de 5 ans sont dus aux diarrhées (la « tueuse d’enfants »), une maladie liée à la contamination de l’eau. La gastro-entérite fait encore plus d’un million de morts par an. D’autres maladies (Choléra, Schistosomiase dans près de 80 pays) sont fréquentes et liées aux eaux contaminées. Si 80% des eaux usées dans le monde sont déversées sans traitement, c’est seulement 30% dans les pays riches mais près de 92% dans les pays pauvres. Mais la pratique consistant à utiliser les boues des stations d’épuration (Qui contiennent du phosphore à 90% récupérable) comme engrais agricole, ce qui pourrait faire entrer les résidus d’antibiotiques dans le cycle de production des végétaux et accroître les résistances humaines aux antibiotiques. Mais c’est l’agriculture qui est le laboratoire de la gestion durable de l’eau : 20% de l’eau utilisée en irrigation pourrait être économisée avec des techniques durables de gestion de l’eau (Micro-irrigation, goutte à goutte, télé-irrigation…). Dans les villes, les conduites d’eau vétustes sont une source de gaspillage inquiétante : à Mexico, les fuites sont d’un montant supérieur à la consommation quotidienne, à Rome le vol et les fuites des canalisations sont responsables des graves pénuries de l’été 2017. À Niamey au Niger la nappe aquifère est surexploitée par les particuliers qui préfèrent prélever dans cette réserve gratuite pour alimenter les eaux des piscines et arroser les jardins : les tentatives de la municipalité d’instaurer un registre des pompes de forage a échoué devant ses faibles moyens d’investigation et l’incivisme des habitants. Pourtant, que ce soit pour les fleuves ou les nappes phréatiques, seules les réponses politiques et collectives sont viables : dans les Grands Lacs, les 8 États riverains ont interdit l’exportation de l’eau des lacs et son détournement à des fins industrielles. L’industrie se met aussi à la gestion raisonnée de l’eau : Ford à réduit de 30% la quantité d’eau nécessaire à la production de ses véhicules.

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                Le partage de l’eau douce est devenu un enjeu de tensions à toutes les échelles. Les techniques de gestion durable de l’eau existent mais elles sont encore peu répandues et la qualité des eaux se dégrade régulièrement.

© Souleymane ALI YÉRO, Erwan BERTHO & Ronan KOSSOU (2019).

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Seconde_Geographie_5_Gerer_l’_eau_convoitee

Articles complémentaires :

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