2de – HISTOIRE (2), Athènes. La démocratie vue et discutée par les Athéniens.

2de – HISTOIRE (2), Athènes. La démocratie vue et discutée par les Athéniens.

Si les Athéniens sont fiers de leur cité, ils ne sont cependant pas tous unanimes sur son modèle d’organisation politique : la démocratie. Si certains veulent un régime plus ouvert aux pauvres, d’autres au contraire souhaitent une démocratie plus restrictive, voire le retour à un fonctionnement oligarchique. Quels sont les débats politiques qui animent la démocratie athénienne au Ve siècle avant l’ère commune ?

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                La Cité d’Athènes organise de grandes manifestations qui réunissent la célébration des dieux et de la démocratie. Les « Grandes Panathénées », qui ont lieu tous les quatre ans, sont l’occasion de renouveler le sentiment d’union civique entre les castes de la Cités (Esclaves, métèques, paysans sont conviés) et de dévotion à la déesse éponyme Athéna. Les jeunes filles d’Athènes lui tissent un manteau brodé (Le Peplos) dont elles revêtent sa statue sur l’Acropole. Un banquet clôture cette fête aussi bien religieuse que civique où 100 bœufs blancs sont sacrifiés et découpés en parts égales. La « frise des Panathénées » de Phidias qui orne le Parthénon illustre l’importance de cette fête. Le théâtre, dédié à Dionysos, est l’occasion lors des tragédies d’Eschyle (-525/-456) puis de Sophocle (-495/-406), de faire entre le Chœur, voix de la raison face à la démesure sacrilège des héros, portés par un destin tragique et mortel. Pourtant, la cité est traversée par des tensions sociales et politiques très vives. L’élite aristocratique athénienne s’est réservée les charges les plus importantes (Stratégie, archontat) et critique un régime politique ouvert au peuple. Elle lui préfère les modèles spartiates d’oligarchie (Quelques uns gouvernent). Ses enfants, élèves des sophistes puis des philosophes, sont d’habiles orateurs qui savent flatter la foule et dominer les débats lors des réunions de l’Ecclésia sur la Pnyka. Périclès, Thucydide, Alcibiade, brillants stratèges, sont tous issus de l’aristocratie athénienne. Si Aristophane critique lui aussi les travers de la démocratie (L’Assemblée des femmes, -392), il raille les utopies des philosophes comme Socrate ou Platon (Les Nuées) qui rêvent d’un modèle d’organisation politique où seul le talent compte. La procédure de l’ostracisme, qui devait permettre d’interdire le retour de la tyrannie, sert surtout à éloigner les opposants politiques. Avec le début de la Guerre du Péloponnèse (-431/-404) les oppositions politiques deviennent exacerbées, les partisans d’une refonte de la démocratie et de sa restriction étant accusés de servir les intérêts de l’ennemi spartiate.

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                Le dernier tiers du Ve siècle est chaotique pour la Cité des Athéniens. La « peste » (Une fièvre hémorragique) ravage la cité assiégée et ruinée par des expéditions ruineuses. Les élites sont déconsidérées : Périclès perd le pouvoir (-430), le « bel Alcibiade » s’enfuit à Sparte puis en Perse, Socrate est exécuté (-399). L’aristocratie athénienne a profité des défaites militaires pour orchestrer deux coups d’État (-411 et -401) mais, à chaque fois, le retour de l’armée entraîne le rétablissement de la démocratie. La puissance d’Athènes repose en effet sur une flotte de guerre exceptionnelle, dont la force réside dans la cohésion et le sacrifice des rameurs, les plus pauvres des citoyens d’Athènes : ceux-ci acceptent de participer à la défense de la cité à la condition d’en percevoir aussi des dividendes politiques et économiques. Pour verser le mysthos, Athènes puise dans le trésor de la Ligue de Délos, transformant ses anciennes alliées contre les Perses en cités tributaires et soumises. Les récalcitrants, comme la cité de Mélos, sont impitoyablement détruites et leur population vendues comme esclaves. Démocratie dans ses murs, Athènes se comporte comme un tyran vis-à-vis des autres cités grecques. Sparte n’a que peu de mal à détacher les anciennes alliées d’Athènes. La défaite d’Athènes face à Sparte amène un régime politique fermé (les « Trente Tyrans »). Quand la démocratie est rétablie (-371), Démosthène, au IVe siècle, témoigne du rayonnement d’une cité capable de fédérer autour d’elle de nombreuses forces contre Philippe II de Macédoine. Battue à Chéronée (-338), Athènes est incorporée dans l’orbite politique macédonienne. Athènes conserve une partie de son autonomie politique sous les règnes de Philippe II de Macédoine et de son fils Alexandre le Grand, mais les « diadoques » (-323) y mettent fin. La démocratie athénienne succombe sous les coups conjugués de graves divisions sociopolitiques, d’une géopolitique injuste et cruelle vis-à-vis des autres cités grecques et de la conquête macédonienne.

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                Quand les Romains s’emparent d’Athènes (-146), la démocratie a disparu depuis plus d’un siècle. Pourtant l’aura du « siècle d’or » qu’a été le Ve siècle est tel que la cité conserve son influence artistique et intellectuelle. C’est Rome, « conquis par sa conquête » qui se met à l’école grecque en suivant le modèle athénien.

© Souleymane ALI YÉRO, Erwan BERTHO & Ronan KOSSOU (2019)

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