Archives de catégorie : Anthologies

Cette catégorie propose deux types d’extraits: des extraits d’œuvres littéraires et des extraits d’essais. D’abord une série d’extraits d’œuvres littéraires majeures (Il s’agit ici essentiellement de romans et de poésies) traitant de problématiques communes à l’Europe et à l’Afrique. La plupart des auteurs retenus sont Africains (D’Afrique ou des diasporas) et l’accent a été mis sur les auteurs récents (Après 1991). On trouvera également dans cette catégorie – avant qu’elle ne soit étoffée et scindée – des extraits d’essais politiques, sans forcément de rapport avec les œuvres littéraires africaines présentées.

ANTHOLOGIE – 1781, Jean de CONDORCET, Réflexions sur l’esclavage des nègres. « Epître dédicatoire aux nègres esclaves » – « Je vous ai toujours regardé comme mes frères. »

« Je vous ai toujours regardé comme mes frères. »

             « Mes amis,

             Quoique que je ne sois de la même couleur que vous, je vous ai toujours regardés comme mes frères. La nature vous a formés pour avoir le même esprit, la même raison, les mêmes vertus que les Blancs. Continuer la lecture de ANTHOLOGIE – 1781, Jean de CONDORCET, Réflexions sur l’esclavage des nègres. « Epître dédicatoire aux nègres esclaves » – « Je vous ai toujours regardé comme mes frères. »

ANTHOLOGIE – 1961, Franz FANON, Les Damnés de la Terre. , « Préface » de Jean-Paul SARTRE, « Les zombies, c’est vous. »

« Les zombies, c’est vous. »

 Il n’y a pas si longtemps, la terre comptait deux milliards d’habitants, soit cinq cents millions d’hommes et un milliard cinq cents millions d’indigènes. Les premiers disposaient du Verbe, les autres l’empruntaient. Entre ceux-là et ceux-ci, des roitelets vendus, des féodaux, une fausse bourgeoisie forgée de toutes pièces servaient d’intermédiaires. Continuer la lecture de ANTHOLOGIE – 1961, Franz FANON, Les Damnés de la Terre. , « Préface » de Jean-Paul SARTRE, « Les zombies, c’est vous. »

ANTHOLOGIE – 1982, Emmanuel DONGALA, Jazz et vin de palme. « Il ne sait pas à quel moment « l’homme » surgira pour le frapper à son tour. »

« Il ne sait pas à quel moment « l’homme » surgira pour le frapper à son tour. »

 « […] NON, cette fois-ci il n’échappera pas ! Après quarante-huit heures, on avait enfin pu retrouver sa trace, reconstituer son itinéraire et repérer le village où il se cachait. […]

L’exploit était quasi impossible car le père fondateur de la nation, le guide éclairé, le rénovateur, le grand timonier, le président à vie, le maréchal chef suprême des forces armées et père bien-aimé du peuple, Continuer la lecture de ANTHOLOGIE – 1982, Emmanuel DONGALA, Jazz et vin de palme. « Il ne sait pas à quel moment « l’homme » surgira pour le frapper à son tour. »

ANTHOLOGIE – 2001, Fatou DIOME, La préférence nationale. « Une carte d’immatriculation raciale et ethnique. »

« Une carte d’immatriculation raciale et ethnique. »

 « […] Le visage de l’emploi

            L’égalité n’avait jamais aussi bien porté son nom, personne n’échappait à l’emballage : manteaux, gants, écharpes et bottes créent l’espace d’un hiver une race artificielle, celle des emmitouflés. Les gens n’étaient plus que boules de laine et couleurs industrielles. Les races étaient masquées. Continuer la lecture de ANTHOLOGIE – 2001, Fatou DIOME, La préférence nationale. « Une carte d’immatriculation raciale et ethnique. »

ANTHOLOGIE – 2009, Marie N’DIAYE, Trois femmes puissantes. « Un relent de moisi. »

« Un relent de moisi. »

 I

Et celui qui l’accueillit ou qui parut comme fortuitement sur le seuil de sa grande maison de béton, dans une intensité de lumière soudain si forte que son corps vêtu de clair paraissait la produire et la répandre lui-même, cet homme qui se tenait là, petit, alourdi, diffusant un éclat blanc comme une ampoule au néon, cet homme surgit au seuil de sa maison démesurée n’avait plus rien, se dit aussitôt Norah, de sa superbe, Continuer la lecture de ANTHOLOGIE – 2009, Marie N’DIAYE, Trois femmes puissantes. « Un relent de moisi. »