DEFINITIONS – Géographie – « Territoire(s) »

Les définitions

Territoire(s)

LÉVY (Jacques) et LUSSAULT (Michel), sous la direction de, Dictionnaire de la Géographie et de l’espace des sociétés. , 2003, Paris, aux éditions belin, 1034 pages, extrait de l’article « Territoire », pages 907 à 917. Disponible au CDI.

La notion de territoire est d’usage récent en géographie (1982) et nombre d’auteurs scientifiques ne font pas de différence nette entre les deux termes d’ « espace » et de « territoire » qu’ils utilisent comme quasi synonymes voire l’un pour l’autre. Il est devenu de plus en plus un synonyme de « lieu », un territoire désigne alors « […] un espace dont l’enracinement historique et l’identité créent une spécificité […] ». Un territoire est donc un espace qui a une identité spécifique.

C’est aussi un espace contrôlé et borné. C’est le sens le plus ancien et le plus courant. Par exemple le territoire d’un État. Le territoire est clairement défini même s’il est contesté. Le territoire devient alors un espace contrôlé exclusivement. Ces limites peuvent cependant devenir plus floues (« C’est mon territoire ! »). Dans ce cas c’est un espace approprié par ses usagers : la forêt, territoire des bucherons… Il devient alors une composante de l’identité du groupe (Exemple : le territoire français, devient « La République, une et indivisible »). On est passé d’un espace avec une identité à un espace qui confère une identité.

Mais toutes ces caractéristiques peuvent aussi être celles de l’espace : quel espace n’a pas d’identité « L’aire arabo-musulmane » au Moyen-âge est autant un espace qu’un territoire dans ce cas. Les espaces aussi ont des identités fortes et sont « appropriés » par leurs usagers. De la même manière mais à l’inverse un territoire peut avoir différentes échelles, comme le territoire d’une diaspora.

Le territoire a donc une double nature : symbolique (La représentation que l’on se fait d’un espace borné spécifique) et matérielle (Infrastructures, bâtiments et lieux qui servent de repères forts, ressources, entreprises…). Les usagers peuvent s’approprier un territoire de manière agressive (Guerre, surveillance, conflits d’usages…) ou plus symbolique.

Un territoire est parcouru par des réseaux matériels mais aussi par des réseaux sociaux, comme les liens d’amitiés au sein d’une classe définissent pour chacun des membres en fonction de leurs lieux respectifs d’habitation un « territoire » dans la ville, celui du groupe d’amis. Ces réseaux peuvent aussi lier des territoires entre eux. Un périphérique ceinture une ville mais la lie à ses banlieues par exemple. Les réseaux, nombreux et qui se superposent, constituent l’armature des territoires.

Un territoire ne peut donc pas être dissocié de la société qu’il accueille mais dont il est aussi le produit. C’est en effet une société donnée qui produit un territoire donné. Et sur un même espace on trouvera plusieurs territoires en fonction des sociétés auxquelles on s’intéresse.

Quand on étudie un territoire et son organisation on doit repérer (C’est plus ou moins facile selon l’échelle choisie) les ménages (unité sociologique de base), les logements, les lieux repères, les lieux de pouvoir, les établissements clés et les équipements.

Le territoire-monde, produit dans les consciences mais aussi les paysages et les dynamiques spatiales, est l’ensemble des territoires du monde. S’ébauche alors une prise de conscience mondialisatrice (Développement durable) et une volonté de gouvernance mondiale, sensée lutter contre les iniquités nées d’un développement inégal.

Étudier un territoire c’est donc toujours se demander comment il est habité, par les individus comme les sociétés.

Synthèse et rédaction © Erwan BERTHO (2014, révision février 2017)

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REPÈRES CLÉS DE GÉOGRAPHIE Les définitions 2 Territoire

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