2de – HISTOIRE – (2) Une vague migratoire européenne du XIXe siècle.

2de – HISTOIRE – (2) Une vague migratoire européenne du XIXe siècle.

                    Au XIXe siècle, la population européenne connaît une croissance exceptionnelle du fait de la transition démographique. Près de 12% de la population migre sur d’autres continents, essentiellement en Amérique. Les Irlandais qui migrent en masse au Canada et, surtout, aux États-Unis y constituent alors une vaste communauté immigrée. Quels sont les mécanismes de cette immigration irlandaise aux États-Unis ?

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                Les Irlandais représentent entre 1820 et 1850 50% des immigrés aux États-Unis, 30% encore entre 1850 et 1870. Ils étaient 250 000 migrants en 1820, 750 000 en 1850, et 900 000 en 1860. C’est entre 10% (1840) et 20% (1850) de la population irlandaise qui migre vers l’étranger, au Canada mais surtout aux États-Unis. Quelles sont les causes de l’immigration irlandaise ? La population irlandaise comme la population européenne connaît une très forte croissance, passant de 5 à 8 millions d’habitants entre 1820 et 1850. Les Irlandais sont d’abord victimes de l’accaparement des terres : les riches propriétaires fonciers souvent protestants (Anglais et Irlandais) expulsent les fermiers qui cultivent des plantes vivrières (Céréales et pomme de terre) pour développer l’élevage extensif alors plus rentable. Le même phénomène a lieu dans les Highlands écossais. Entre 1845 et 1849, le mildiou détruit les récoltes de pommes de terre, entraînant une famine qui fait 1 million de morts. Les riches propriétaires trouvent alors auprès des organisations caritatives et des gouvernements un appui pour accélérer le processus d’expulsion en incitant les Irlandais à émigrer au Canada et aux États-Unis. Dans le même temps, le transport maritime abandonne la voile pour passer progressivement à la vapeur : les steamers ne mettent plus que deux semaines en 1840 pour gagner Ellis Island à New York, contre 4 pour les voiliers en 1820. La mortalité lors des trajets diminue, le prix du billet aussi, permettant aux propriétaires et aux associations de payer les passages des migrants. À partir de 1892, ils sont d’abord parqués dans des camps de transit et triés : les malades, les personnes âgées et ceux dont la constitution physique ou l’état de santé psychique inquiète sont refoulés. La vie dans ces centres de transit est effroyable et la corruption des autorités notables. Les femmes reçoivent plus facilement l’autorisation de migrer car elles ne constituent que 40% de la population immigrée.

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                Les immigrés irlandais s’installent dans les grandes agglomérations américains de la côte Est et des pourtours des Grands Lacs (Chicago, Détroit). Ils s’entassent dans les quartiers pauvres, et des logements insalubres. La mortalité (Maladie, surtravail, délinquance) y est forte. Dans les lettres à leurs familles restées en Irlande les immigrés idéalisent souvent leur vie quotidienne, accentuant le « rêve américain » et attirant de nouveaux immigrés. Des familles entières migrent progressivement. Mais le travail ne manque pas : l’économie américaine est stimulée d’une part par les demandes britanniques de matières premières (Bois, coton, céréales, tabac) et de produits manufacturés (Construction navale), par le processus de diversification de l’économie américaine (qui s’industrialise), par l’enrichissement d’une partie de la population américaine (Qui garantit des emplois domestiques) et par le processus de conquête vers l’Ouest (Annexion du Texas en 1846, de la Californie en 1848, construction du chemin de fer transcontinental en 1870). L’activité minière (Charbon des Appalaches, or de Californie), la construction navale, le travail sur les docks, et l’industrialisation sont demandeuses d’une main d’œuvre abondante, peu regardante sur les salaires, les conditions de vie ou les conditions de travail et dure au mal. Les Irlandais correspondent au profil de l’immigré idéal. Ils s’intègrent au Melting Pot américain et constituent dans les agglomérations de la Côte Est de vastes communautés (Ghettos). C’est le cas dans le Lower East Side de Manhattan à New York, mais aussi à Boston. Leur religion, catholique, les marginalise, de même que leur pauvreté : on les dit violents et alcooliques. Ils s’emploient alors dans les métiers urbains dangereux, mal considérés et mal payés comme la police et les pompiers. Leur engagement massif aux côtés de l’État fédéral pendant la Guerre de Sécession (1861-1865) témoigne de leur intégration politique. Certains réussissent, comme William Russel GRACE enrichi dans les transports maritimes et les mines, et qui devient deux fois maire de New York (1880-1888).

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                L’immigration irlandaise aux États-Unis est motivée par des raisons matérielles. Victimes de la famine et de l’accaparement des terres, ils sont contraints de devenir des migrants économiques. Ils finissent par s’intégrer dans les métropoles américaines : ils donnent (1960) un président aux États-Unis, John Fitzgerald KENNEDY.

© Erwan BERTHO (2017)

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Articles connexes :

→ Pour accéder au plan détaillé compact de la leçon « Une vague migratoire européenne au XIXe siècle, l’étude du cas des Irlandais aux États-Unis. », cliquez ICI.

→ Pour accéder au paragraphe argumenté « L’immigration italienne aux États-Unis vue à travers Le Parrain. », cliquez ICI.

← Pour accéder au cours précédent « La place des Européens dans le peuplement de la Terre. », cliquez ICI.

→ Pour accéder au cours suivant « La participation du citoyen aux institutions et à la vie de la Cité, fondement de la démocratie athénienne. », cliquez ICI.

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