MFNU – XIIIe session – Petite présentation des Pays-Bas à l’usage des débutants

Petite présentation des Pays-Bas à l’usage des débutants

LES PAYS-BAS / LA HAYE

Le Royaume des Pays-Bas (en forme longue), la Hollande (Du nom d’une de ses provinces où sont localisées les plus grandes villes comme Amsterdam, Rotterdam et La Haye), ou l’Autre pays du fromage pour les Français (Ce qui nous en apprend sans doute plus sur les Français que sur les Pays-Bas) est une monarchie parlementaire d’Europe du Nord Ouest, située en bordure de la Mer du Nord, dirigée par le Premier Ministre Mark RUTTE (Droite libérale) et gouvernée par le roi Willem-Alexander (Guillaume-Alexandre). Riches (PIB/hab./an/PPA de 48 000 USD), développés (IDH très élevé de 0,922, 5e mondial), les Pays-Bas sont peu peuplés (17 millions d’habitants) mais le sont très densément (410 hab. / km²).

Géographie

25% du pays se situe sous le niveau de la mer avec des pics à -7 mètres. D’où un ingénieux système de drainage des eaux (Moulins), de digues et de polders (Terres artificielles gagnées sur la Mer du Nord). Les inondations catastrophiques ponctuent l’histoire des Pays-Bas et ont eu comme conséquence le développement d’un intense système de régulation des eaux (1 milliard d’€ dépensés chaque année) et une conscience écologique aigüe (Le vélo représente le 2ème mode de transport). Le climat est très froid en hiver (il peut geler), frais en été, avec de la pluie et du vent tout le temps, ce qui amène les météorologues les plus aguerris à dire qu’il s’agit d’un temps « souvent assez pourri ». Les nombreux cours d’eau, la situation de carrefour entre le monde scandinave (au Nord), le monde germanique (à l’Est), les îles britanniques (à l’Ouest) et le monde franc (au Sud) font anciennement des Pays-Bas un territoire de métissage culturel et d’échanges économiques.

Histoire

Comme tous les Européens, les Néerlandais rentrent dans l’Histoire avec la conquête romaine (-58) même si la première mention des Bataves est plus récente. Le limes romain sépare les Frisons (Au Nord) des Bataves (Au Sud, et faiblement romanisés). Les Vikings qui établissent une série de comptoirs sur les îles du littoral néerlandais s’agrègent lentement au monde franc et germanique. La région est une étape de transit sur la route de l’ambre (qui vient de la Mer Baltique), celle du fer (qui vient de Norvège et de Suède mais est travaillé en Rhénanie), et les produits du Sud (Banquiers lombards). L’empire carolingien intègre rapidement les Pays-Bas au monde germanique (Xe siècle) : le pays s’urbanise et se peuple, la Hollande (« Pays-creux ») devient le pôle de développement principal. À la Renaissance, les rois d’Espagne contrôlent le Nord de la France (Nord-Pas-de-Calais, Picardie), la Belgique et les Pays-Bas : ce sont les Pays-Bas espagnols. La Réforme et la volonté d’indépendance des élites urbaines entraînent l’indépendance de sept des Provinces (Provinces Unies, Union d’Utrecht, 1579) et une guerre avec l’Espagne (1568-1648) conduite par Guillaume d’Orange qui devient chef de l’État (Stathouder). C’est aussi l’époque du siècle d’or pour les Pays-Bas : rayonnement intellectuel (Érasme, Spinoza), culturel (Vermeer, Rembrandt) et économique (1ère mondialisation). Les Pays-Bas grâce à une flotte (Et de grands capitaines comme Ruyter) et une marine marchande dynamique conquièrent l’Indonésie, la Malaisie, la Nouvelle-Zélande, la Tasmanie, le Suriname et Manhattan (La « Nouvelle Harlem » qui deviendra New York)… Ils accueillent les libres penseurs, les exilés politiques et les minorités persécutées. Pourtant la société néerlandaise n’est pas politiquement paisible : les fonctions de commandement sont monopolisées par une caste de marchands urbains et de grands financiers protestants : le petit peuple des villes gronde régulièrement et le débat sur la nature du régime (Monarchie, république…) agite le peuple des Pays-Bas… En 1830, l’indépendance de la Belgique dessine le contour approximatif des Pays-Bas actuels. Les Pays-Bas sont alors une puissance coloniale en déclin lent, à l’exemple de l’Espagne et du Portugal. Neutres pendant la Première Guerre mondiale, les Pays-Bas sont ruinés par la Seconde (Rotterdam rasée, 1940), leur empire s’émiette (Indépendance de l’Indonésie, 1946, du Suriname, 1975) comme celui des autres métropoles. Formant une partie du Benelux, les Pays-Bas sont un des États leaders et précurseurs de la construction d’une Europe politique, promoteurs de la paix et de la sécurité collective.

Société

Les Néerlandais parlent le flamand, mélange d’Allemand et d’Anglais : ils disent « Goedemorgen » (Bonjour ), « Tot ziens » (au revoir ), « Alstublieft » (s’il vous plaît ) et « Dank » (Merci), comme beaucoup d’autres peuples sans doute. Handicapés par le fait de parler une langue qui ne ressemble à pas grand-chose, les Néerlandais se sont très tôt tournés vers des activités qui ne nécessitent pas de faire de longues phrases : peinture, horticulture (Région de Hollande), production de porcelaine (Ville de Delft), les activités de commerce (Amsterdam, Rotterdam), et, curieusement, la marine (le célèbre « Yacht » est un navire de plaisance d’origine hollandaise). Ils sont de très bons locuteurs de l’Anglais, les études supérieures se déroulant dans cette langue dès le deuxième cycle (Master). Les Néerlandais ressemblent en apparence à des Allemands ou des Anglais, sauf qu’ils ont l’air en bonne santé. Très respectueux des lois, les Néerlandais n’aiment pas les fraudeurs : leur système pénal étant par ailleurs particulièrement peu répressif, ils ont peu de récidive et doivent fermer des prisons. Les deux plats traditionnels sont le hareng, et le Rijsttaffel, d’origine indonésienne (Pour les desserts c’est du gras, du sucre et de la cannelle). Héritiers d’une tradition humaniste de liberté individuelle, la législation des Pays-Bas est très progressiste en matière de mœurs (Prostitution, droits des minorités, lutte contre les discriminations de genre). Célèbres pour avoir une législation assez souple sur les drogues dites douces, les Pays-Bas ont durci régulièrement les conditions d’usage des stupéfiants. Les Néerlandais aiment le sport (Cyclisme, football) et travaillent peu (30 heures / semaine) mais bien, et le travail reste une valeur morale. Si le taux de chômage est bas (6%) et la croissance économique du PIB bonne (+2%), 50% des actifs occupés sont en Contrats à Durée Déterminée (CDD) voire en CDD et en temps partiel. Le pays possède des entreprises dynamiques (Shell dans le domaine des pétroles, Unilever dans l’agroalimentaire, ING dans le secteur de la finance, KLM, alliée à Air France dans le domaine du transport aérien) mais les effets de la mondialisation (Rupture du contrat social, délocalisations, accroissement de la concurrence entre les territoires) se font sentir comme partout ailleurs.

Culture

La peinture est le domaine d’excellence des artistes néerlandais. Les différentes écoles dites « flamande » des XVe au XVIIe siècle sont dominés par des peintres aussi différents que célèbres mais qui imposent lentement une peinture intimiste et fortement ancrée dans les temps contemporains, célébrant peu ou prou l’émergence de la bourgeoisie d’affaire des grandes villes marchandes. Jan Van EYCK (Les époux Arnolfini, 1440 circa),

Les époux Arnolfini, de Jan Van EYCK

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Sources :

Jan van Eyck (vers 1390–1441) — Web site of National Gallery, London / https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_%C3%89poux_Arnolfini#/media/File:Van_Eyck_-_Arnolfini_Portrait.jpg

Jérôme BOSCH (Le jardin des délices, 1505 circa) et ses tableaux énigmatiques, tous originaires de la Belgique actuelle.

Le jardin des délices, de Jérôme BOSCH

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Sources :

Le Jardin des délices (triptyque), 1503-1504, huile sur bois, 220 × 389 cm, Musée du Prado, (Madrid). / https://fr.wikipedia.org/wiki/J%C3%A9r%C3%B4me_Bosch#/media/File:El_jard%C3%ADn_de_las_Delicias,_de_El_Bosco.jpg

Et bien sûr Johannes VERMEER, (Début du XVIIe siècle), le peintre baroque RUBENS (Adoration des Mages, 1620 circa, Les Trois Grâces, 1639) et REMBRANDT (Deuxième moitié du XVIIe siècle). La peinture flamande est fortement ancrée dans son temps et montre une société urbaine, aisée et sûre d’elle. VERMEER, dont il reste une cinquantaine de toiles (La jeune fille à la perle, La laitière, La vue de Delft, La jeune fille en bleu lisant une lettre) est un des peintres les plus célèbres du monde. Les scènes de ses tableaux donnent à voir des intérieurs bourgeois, et des personnages saisis dans leurs occupations banales et plongés dans des méditations et des rêveries dont l’objet nous reste inconnu.

Vue de Delft, de Vermeer

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Sources :

Vue de Delft, vers 1660-1661, Mauritshuis, La Haye / https://fr.wikipedia.org/wiki/Johannes_Vermeer#/media/File:Vermeer-view-of-delft.jpg

La jeune fille à la perle, de Vermeer

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Sources :

 

REMBRANDT, en sus de tableaux célèbres (La leçon d’anatomie du Docteur Tulp, 1632, la Ronde de nuit, 1642) est un formidable dessinateur : il a laissé de lui une série touchante d’autoportraits à différentes étapes de sa vie, parfois sous forme de détail dans des œuvres plus vastes, parfois comme autoportraits proclamés (Autoportrait au chevalet, 1660) : c’est le premier peintre que l’on voit vieillir.

Autoportrait au chevalet, Rembrandt

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Sources :

Autoportrait au chevalet / https://fr.wikipedia.org/wiki/Rembrandt#/media/File:Rembrandt_van_rijn-self_portrait.jpg

La fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle ont marqué le deuxième apogée de la peinture hollandaise : Vincent van Gogh (Les Tournesols, la Chambre de l’Église d’Auvers) est le précurseur des expressionnistes,

Les tournesols, de Vincent van Gogh

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Sources :

Tournesols dans un vase, 1888, huile sur toile (93 × 73 cm), National Gallery (Londres), F454/JH1562. / https://fr.wikipedia.org/wiki/Vincent_van_Gogh#/media/File:Vincent_Willem_van_Gogh_127.jpg

mais aussi VAN DONGEN (Saltimbanque à sein nu, 1908) et Piet MONDRIAN (Abstraction géométrique, Composition en rouge, jaune, bleu et noir, 1926).

Composition en rouge, jaune, bleu et noir, de Piet Mondrian

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Sources :

Composition en rouge, jaune, bleu et noir, réalisé en 1926. / https://fr.wikipedia.org/wiki/Piet_Mondrian#/media/File:Piet_Mondriaan,_1921_-_Composition_en_rouge,_jaune,_bleu_et_noir.jpg

Politique

Monarchie parlementaire, les Pays-Bas sont gouvernés par la dynastie des Orange-Nassau, qui ne sont plus possessionnés ni dans le Comté d’Orange (France) ni dans celui de Nassau depuis le XIXe siècle (au moins). L’héritier est le 1er enfant du monarque régnant (Exclusivement des reines au XXe siècle, Willem-Alexander, 2013, étant le 1er roi depuis 1890). Le pouvoir exécutif est assumé par le « Ministre-Président des Pays-Bas », en général le chef du parti dominant au Parlement. Bicaméral, le Parlement comprend une « Première chambre des États-généraux » (Sénat) constituée de 75 membres élus au suffrage universel indirect par les Provinces, et une « Seconde chambre des États généraux » (Chambre des représentants, présidée par Khadija ARIB, immigrée marocaine) de 150  représentants élus, tous les quatre ans au suffrage universel direct sur un scrutin de liste à la proportionnelle (Autant de représentants que de % de voix). Il s’agit donc de gouvernements de coalition (Le libéral Mark RUTTE fait alliance avec le centre-droit). Le pays enregistre simultanément comme tous ses voisins européens une montée de l’extrême-droite anti-immigrée (PVV, Geert WILDERS), et des partis alternatifs comme le parti écologiste, très à gauche.

La Haye, étrange non-capitale

La Haye (7 millions d’habitants) abrite le Parlement, le gouvernement et le palais royal, mais elle n’est pas la capitale des Pays-Bas qui reste Amsterdam (Cette dernière n’étant plus depuis longtemps la capitale économique des Pays-Bas). La Haye abrite un grand nombre d’organisations internationales, et ce depuis le début du XXe siècle : la Cour Pénale Internationale, (CPI), la Cour Internationale de Justice (CIJ) et la Cour Permanente d’Arbitrage (CPA) toutes deux hébergées dans le « Palais de la Paix ». On y trouve aussi Europol (coopération policière), Eurojust (Coopération judiciaire) et le Mauritshuis, (musée). En 1948 s’y tient le Congrès de La Haye considéré comme l’acte fondateur de la dynamique de construction politique de l’Europe.

© ALI YÉRO Souleymane, Ronan KOSSOU & Erwan BERTHO (mars-avril 2017)

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