Collège – Cycle 4 – Classe de troisième – Histoire – Le choc de la défaite en France (1939-1940).

3e – HISTOIRE – (10)  Le choc de la défaite en France (1939-1940).

LA FRANCE EST VAINCUE EN 6 SEMAINES PAR LA WEHRMACHT. CETTE « ÉTRANGE DÉFAITE » JETTE SUR LES ROUTES DE « L’EXODE » DES MILLIONS DE FRANÇAIS. ELLE TÉTANISE LES HOMMES POLITIQUES. ELLE PERMET LA PRISE DU POUVOIR PAR UNE NÉBULEUSE D’EXTRÊME-DROITE QUI COMPTE PROFITER DE LA DÉFAITE. 

Alors qu’après écrasé la Pologne (« Drôle de guerre », 1939-1940), la Wehrmacht lance l’offensive à l’Ouest (10 mai 1940), la France a la conviction d’avoir la meilleure armée, et avec la « ligne Maginot », la meilleure défense : en six semaines les Nazis détruisent ces certitudes. Comment comprendre une si soudaine défaite ?

Comment comprendre la défaite ? L’historien Marc Bloch, assassiné par les Nazis, a essayé de mettre des mots sur une incompréhension française : comment la meilleure armée du monde avait-elle pu être si irrémédiablement détruite ? C’est L’Étrange défaite (1940-1946). La France et l’Allemagne nazie ont sensiblement les mêmes effectifs en hommes et en matériel. L’armée belge s’est magnifiquement battue avant d’être abandonnée par les Britanniques et les Français devant le déferlement de la Wehrmacht. L’armée française est surclassée par la conception de la guerre : la blitzkrieg nazi combine des bombardements massifs sur les nœuds de communication, les villes, afin de faire fuir les civils et d’encombrer les routes. De fortes concentrations de blindés aux points de fracture de l’armée française permettent d’obtenir une supériorité matérielle et numérique ponctuelle. L’aviation française, dans laquelle sert le poète SAINT-EXUPÉRY, ne dispose pas assez de chasseurs et le ciel est allemand. Le haut-commandement pense rapidement la guerre perdue. Enfin, les Allemands surgissent dans les Ardennes, une portion mal protégée car jugée impraticable pour les chars. L’hypothèse d’un repli en Afrique du Nord n’est jamais envisagée sérieusement, lors de l’appel à la résistance du 18 juin 1940 via la BBC, le général DE GAULLE est bien peu entouré.

Quelles en sont les conséquences intérieures ? Pour le peuple français confiné dans le pacifisme du « Plus jamais ça ! » après la « Der des Der » (1914-1919), enivré aussi par les discours triomphalistes de l’état-major, la défaite est un choc. Les citadins de Paris et du Nord de la France paniqués se sont jetés en masse sur les routes de France, les nouvelles les plus fantasmatiques circulent : c’est « l’exode ». L’annonce de l’armistice ébranle tout un peuple. Un groupe se forme autour du Maréchal PÉTAIN nommé président du Conseil pour signer l’armistice : une droite xénophobe se coalise autour de lui avec l’état-major (général WEYGAND) pour organiser une « révolution nationale » hostile au « Front populaire » (1936-1938), et favorable à un régime dictatorial. C’est le « régime de Vichy » (1940-1944). Une minorité de politiques s’exile, dont Pierre MENDÈS-FRANCE, arrêté à Casablanca par la police française. Les conditions d’armistice sont dures : l’armée réduite à 100 000 hommes, la zone Nord de la France occupée, l’Alsace et la Moselle sont intégrées au IIIe Reich, la France paye 400 millions de Francs – or par jour pour entretenir l’armée allemande, les 1,5 millions de prisonniers restent captifs en Allemagne.

 La défaite qui s’explique par la supériorité stratégique allemande est exploitée par la droite nationaliste pour organiser la mise en place d’un régime dictatorial. Une minorité de dirigeants se réfugie à l’étranger pour résister. L’immense majorité des fonctionnaires et des citoyens fait cependant confiance au Maréchal PÉTAIN.

ŒUVRES TÉMOIGNAGES

BLOCH (Marc), L’Étrange défaite, rédigé en 1940, publié (posthume) en 1946, après l’assassinat de l’auteur par les Nazis. Marc BLOCH, officier et historien, dénonce les carences du haut commandement français et des politiques.

DATES REPÈRES

1939 Invasion de la Pologne par les Nazis – 1940 avril Invasion de la Norvège par les Nazis – 1940 mai Début de l’Offensive nazie à l’Ouest- 1940 18 juin Appel à la résistance du général DE GAULLE, depuis Londres– 1940 22 juin Signature de l’armistice, la France est vaincue.

PERSONNALITÉS DE PREMIER PLAN

WEYGAND (Maxime), chef d’état-major de l’armée française, responsable du sentiment d’inéluctabilité de la défaite qui prévaut chez les politiques  – DE GAULLE (Charles), sous-secrétaire d’État, anglophile, il rejoint Londres pour continuer la guerre – SAINT-EXUPÉRY (Antoine, de), poète, romancier français, pilote, il raconte son désarroi devant l’impréparation de l’armée française.

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