MANUEL DE LITTERATURE – Afrique(s), Africain(s) : mythes représentations et légendes – Camara Laye « Le regard du roi »

MANUEL DE LITTÉRATURE

Afrique(s), Africain(s): mythes, représentations et légendes

Le regard du roi
(1954)
Camara laye

L’AUTEUR

Camara Laye est  né le 1er janvier 1928 à Kouroussa, un village de Haute-Guinée, et mort le 4 février 1980 à Dakar.

Après une scolarité à l’école française, Camara Laye part à Conakry, la capitale de la Guinée, poursuivre ses études. Diplôme de CAP mécanicien en poche, il tente de devenir ingénieur en France. Mais en vain, il n’essuie que des refus. Il traverse alors une période de doute et de désarroi. C’est à cette époque qu’il publie son premier roman, ‘L’Enfant noir’, en 1953. Un an plus tard, il sort son second livre, ‘Le Regard du roi’. En 1956, alors que la Guinée traverse une période importante et s’apprête à devenir indépendante, Camara Laye y retourne. Jusqu’en 1963, il occupe des fonctions importantes au sein du ministère de l’Information à Conakry. Mais il s’exilera finalement et définitivement au Sénégal lors de la dérive dictatoriale du régime d‘Ahmed SékouTouré. Il en fera d’ailleurs le sujet de son roman ‘Dramouss’ en 1966. Il meurt  en 1980 à Dakar, deux ans après la parution de son ultime œuvre, ‘Maître de la parole’, recueil de contes relatant la genèse du Mali.

L’ŒUVRE

Le regard du roi, est un récit initiatique, avec pour héros Clarence, un jeune homme s’étant fait rejeter par ses compatriotes, qui tente d’accéder à la sagesse profonde de l’Afrique avec l’aide de maitres spirituels noirs. Après des mésaventures mêlant comique et tragédie avec un aubergiste cupide, suivies d’une parodie de jugement, Clarence échappe à ses poursuivants et s’enfonce dans la forêt, flanqué d’un vieux mendiant cynique et philosophe et de deux jumeaux. Au terme d’une étrange errance, la petite troupe parvient à un village mythique du sud, Aziana.
Vendu au chef du village par le mendiant, Clarence commence alors une existence extraordinaire: complètement oisif tout le jour, il s’abandonne pendant la nuit à un délire sexuel entretenu par les fleurs aphrodisiaques de la forêt.
Mais, au fond de sa déchéance, Clarence n’a jamais renoncé à sa quête de la grâce, symbolisée par le roi entrevu autrefois ; et lorsque le roi arrive enfin à Aziana, il pose son regard sur Clarence et l’arrache à l’angoisse de sa condition misérable.

L’EXTRAIT

Les femmes poissons

« […] Subitement il tressaillit. Au milieu du fleuve, à proximités d’une île, qui était au milieu du fleuve une vague forme de femme émergeait. Une forme vague ; car si les seins était visiblement des seins de femme la tête était bien plus une tête de poisson qu’une tête de femme. Le jour était malheureusement devenu trop faible pour qu’on pu clairement en décider […]

[…] Clarence vit le moment où il n’allait pas seulement les frôler, mais les heurter ; heurter en plein leurs seins blanchâtre, les heurter de la tête et les heurter des mains, les heurter avec tout le corps, et sentir sur ses mains, et sur son front et sur ses joues cette gluante mollesse, et cette envahissante tiédeur. Il poussa un grand cri, il fit un suprême effort, il dégagea si rudement ses pieds de la boue et du courant qu’il ressenti un choc, un choc bizarre, comme si dans sa chute, il eut heurter le fond même du fleuve, le lit caillouteux même du fleuve…[…] »

 

Questions :

1. Quels sentiments se dégagent de l’attitude de Clarence?

2. Qu’inspire la description des femmes poissons?

3. Quelle atmosphère se dégagent de l’extrait?

4. Où se situe le lieu de l’action?

5. Comment vous sentiriez vous si vous étiez a la place de Clarence ?

Sources :

Chapitre 3 pages 194 195 196 197 198 199 Le regard du roi

http://www.africansuccess.org/visuFiche.php?id=88&lang=fr

http://www.webguinee.net/bibliotheque/literature/notre-librairie/notes-lecture/regard-roi.html

© Synthèse et analyse critique, Audrey ADEHOSSI & Marina TOURÉ (2015, révision 2016)

→ Voir aussi des mêmes auteurs:

de Marina TOURÉ & Audrey ADEHOSSI

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